“Sisowath Samyl Monipong: l’Alsace chevillée au coeur”, un article de Hermance Murgue avec de très belles photos de Laurent Weyl dans le numéro 3758 du magazine français “Point de Vue”, en kiosque le 26 août 2020

Petit-fils de l’ancien roi du Cambodge Sisowath Monivong, le prince Sisowath Samyl Monipong est décédé le 25 juillet à Colmar. Ce passionné d’art et de peinture aimait l’Alsace, où il a vécu de nombreuses années.

par Hermance Murgue.

Photos : Laurent Weyl

Les fleurs sont soigneusement disposées sur et autour du cercueil de bois clair. De couleur blanche, elles s’inscrivent dans la tradition bouddhiste, à l’honneur ce 30 juillet pour un homme : le prince Sisowath Samyl Monipong. Survenu cinq jours plus tôt, le décès de ce petit-fils de l’ancien roi du Cambodge Sisowath Monivong et cousin germain du roi Norodom Sihanouk a ému en Alsace, sa terre de cœur. Discret, d’une grande finesse selon ceux qui l’ont côtoyé, il a marqué de nombreux habitants venus lui rendre hommage à Colmar.

« Il était né prince et l’a toujours été par la noblesse de ses sentiments, par son comportement exemplaire, par sa fidélité, jamais démentie, en amitié et, surtout, par le très grand courage dont il a fait preuve tout au long de sa vie et, dernièrement, face à la maladie » a salué son gendre, Jean-Louis Tertian, époux de la princesse Sisowath Ubbolvadey, au cours d’une cérémonie intime placée sous le signe de la tradition.

Epaulé par sa cousine et représentante du palais, Keo Chendamony Lor, le fils du défunt, le prince Sisowath Ravivaddhana Monipong a transféré l’eau contenue dans une fiole dans une coupelle : ce rite du « transfert des mérites » vise à accéder à la meilleure réincarnation possible.

Depuis Colmar, Ribeauvillé n’est qu’à une vingtaine de kilomètres. C’est dans cette commune du Haut Rhin que vivait Sisowath Samyl Monipong relate le quotidien régional L’Alsace. Profondément attaché à cette région, qu’il avait rejointe en 1976 après la prise de pouvoir des Khmers Rouges le prince s’y était établi avec son épouse, la princesse Norodom Daravadey, et leurs deux enfants. Sur place, il avait trouvé la tranquillité, loin des mondanités qu’il n’aimait guère.

Avant cela, il y avait eu Paris, où la famille s’était installé en 1972 à la suite d’une grave blessure du prince, alors pilote dans la Force aérienne royale cambodgienne. Promu au grade de lieutenant-colonel, Sisowath Samyl Monipong y devient attaché militaire, puis conseiller de la délégation cambodgienne auprès de l’ONU entre 1974 et 1975. Une carrière professionnelle aussi riche qu’intense, qu’il poursuit après son emménagement dans l’est de la France, où il collabore, entre autres, avec la compagnie Air Alsace, avant de créer une agence commerciale, rappelle le journal local.

De ce passionné d’art et de culture, décédé à 79 ans, ses proches gardent le souvenir d’un homme courageux, courtois, toujours élégant. « Il est bien difficile de tout perdre, particulièrement quand on a été au somment. C’est encore plus vrai quand il s’agit d’une des plus grandes tragédies du XXème siècle, confie son gendre dans son éloge funèbre. Touché mais jamais abattu, il a toujours rempli son rôle de chef de famille, de chef tout simplement. Et il a pu avoir la satisfaction, au soir de sa vie, d’être nommé conseiller du roi Norodom Sihamoni ».

“Le prince khmer qui aimait l’Alsace”, un article de Françoise Marissal, paru dans L’Alsace et Les Dernières Nouvelles d’Alsace, le vendredi 31 juillet 2020

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Le prince Sisowath Samyl Monipong est décédé samedi 25 juillet à l’hôpital Pasteur de Colmar. Petit-fils du roi du Cambodge, Sisowath Monivong, il a longtemps vécu en Alsace et était revenu y passer ses dernières années.

Un avis de décès discret, à l’image de l’homme : c’est ainsi que les Alsaciens ont appris la disparition du prince Sisowath Samyl Monipong, petit-fils du roi du Cambodge Sisowath Monivong et alsacien de cœur. Il est mort samedi 25 juillet à l’hôpital Pasteur de Colmar, à l’âge de 79 ans. Peu de gens savaient qu’il avait passé une bonne partie de sa vie en Alsace, après la prise du pouvoir par les Khmers rouges menés par Pol Pot en 1975.

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Né en 1941, Sisowath Samyl Monipong avait passé sa jeunesse à Saint-Paul-de-Vence, sa mère, Neak Moneang Andrée Lambert, étant française. Elle était une des cinq épouses du prince Sisowath Monipong, qui était ambassadeur du Cambodge en France ; il avait douze frères et sœurs. Son grand-père Sisowath Monivong avait régné sur le Cambodge de 1927 jusqu’à sa mort en 1941.

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L’exil après l’arrivée des Khmers rouges

Pilote dans l’armée de l’air khmère depuis 1960, Sisowath Samyl Monipong avait été grièvement blessé par un tir des Vietcongs en 1970. Élevé au grade de lieutenant-colonel, le prince avait alors été affecté à Paris comme attaché militaire des Forces de défense khmères. Il avait par la suite été conseiller auprès de la délégation cambodgienne à l’ONU.

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Après l’arrivée des Khmers rouges, tous les membres survivants de la famille royale avaient connu l’exil, comme de nombreux Cambodgiens. À Paris, il s’était lié d’amitié avec François Delachaux, directeur des services généraux chez Timken, et c’est ainsi qu’il est arrivé en Alsace en 1976, avec sa femme et leurs deux enfants. « Il n’aimait pas les mondanités », se souvient son fils Sisowath Ravivaddhana Monipong. « C’est pourquoi il avait décidé de venir en Alsace au lieu de rester à Paris avec les autres membres de la famille royale. »

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« Une grande élégance d’âme »

Domicilié à Ribeauvillé, cet amoureux des arts et de la culture fréquentait des cercles de réflexion philosophique où il avait noué de solides amitiés. Parmi celles-ci, Marco Willmann. Son fils Alexandre Willmann, directeur du pôle marketing à l’agence régionale de tourisme du Grand Est, se souvient des visites du prince à sa famille : « C’était un homme d’une grande finesse. »

Ces dernières années, le prince avait choisi de revenir vivre en Alsace, plus particulièrement à Colmar. Il habitait au centre-ville.

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La conservatrice en chef du fonds d’art moderne et contemporain du musée Unterlinden, Frédérique Goerig-Hergott, évoque elle aussi « un amoureux de l’art, en particulier de la peinture ». Ils échangeaient sur l’art français ou khmer, l’histoire, la culture…

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Francis Schmid, ancien pilote de ligne chez Air Alsace, appréciait l’ouverture, la discrétion, la courtoisie de l’homme qu’il avait connu en 1976 lorsque le prince travaillait pour la compagnie. Après l’avoir perdu de vue, il avait renoué contact avec lui il y a une dizaine d’années : « Il avait gardé des amis fidèles à Colmar, et ceux-ci l’ont beaucoup aidé après son retour. » Le prince était en effet gravement malade mais il gardait cette noblesse d’allure, avec son chapeau et sa canne à pommeau d’argent. « Il avait été élevé dans la culture des devoirs d’un prince. Il a toujours su tenir ce rang, avec la conscience de ses devoirs », dit l’un de ses amis.

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Discret, fin, humain, c’est aussi ce que retiennent de lui Valéria et André, ambulanciers, qui ont tenu à venir ce jeudi à ses obsèques. « C’était un grand personnage, avec une grande élégance d’âme. Nous transportions le patient, mais nous avons aimé l’homme. »

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Inspirateur de Jean-Jacques Annaud

Le réalisateur Jean-Jacques Annaud, son ami depuis l’adolescence, avait préfacé son ouvrage Le Royaume de la panthère longibande , où le prince raconte l’histoire de son pays mêlée à la sienne. Dans cette préface, le réalisateur conte sa longue quête pour trouver l’acteur qui incarnerait le rôle de son film L’Amant , tiré du livre de Marguerite Duras : « Il m’a fallu des années pour comprendre que celui que je cherchais, celui qui était si difficile à trouver, parce que si rare, s’appelait tout simplement Samyl. »

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Ses obsèques ont été célébrées ce jeudi 30 juillet. Ses cendres seront placées dans le stupa familial au Cambodge.

Françoise MARISSAL

D’un pays à l’autre

Directeur des opérations aériennes à Air Alsace de 1976 à 1981, le prince Sisowath Samyl Monipong est ensuite devenu directeur du personnel au sein de la société Neckermann à Illkirch-Graffenstaden, avant de fonder une agence commerciale à Munster avec Jean-Pierre Basté.

Avec sa femme, la princesse Norodom Daravadey, leur fils Sisowath Ravivaddhana Monipong et leur fille Sisowath Ubbolvadey, il habitait Ribeauvillé.

En 1985 il était retourné à Paris, où il avait monté un cabinet de consultation pour de grandes entreprises, en particulier LVMH.

Du vivant de sa femme, il n’était jamais revenu au Cambodge ; celle-ci avait en effet vécu l’assassinat d’une grande partie de sa famille par les Khmers rouges.

Par la suite, il était retourné au Cambodge et était devenu conseiller du roi actuel Norodom Sihamoni.

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The tradition “Hold of Sbai”

The tradition “Hold of Sbai” was first performed in 50 A.D, day of wedding between King Preah Thong and Queen Preah Neang Neak. In that wedding, King Preah Thong represented human kind, Queen Preah Neang Neak respresented the water world of the Naga, as she was the daughter of the Naga King. Preah Neang Neak’s Sbai is in fact the representation on earth of her Naga tail. On their honeymoon evening, Preah Thong had to hold his wife’s tail in order to cross the waters to join his father-in-law’s palace, under the sea. This is why, from that very moment on, all Cambodian weddings finish with this sight: an old lady of the family, happily married, leads by the hand the bride, with the groom holding the “sbai” of his wife.
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Here is the photo of that very moment, taken at the wedding of my parents, Prince Sisowath Samyl Monipong and Princess Norodom Daravadey in Vithei Makhavan 29bis (street 178) in Phnom Penh on 9th January 1967. It was Princess Norodom Racvila, her aunt, who was holding my mother’s hand
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Here is my mother, Princess Norodom Daravadey, wearing the “Kroeung Noy” or “little attire” for the Haircut ceremony. Phnom Penh, 9th January 1967

The Royal House of Cambodia : the three pages on His Highness Prince Sisowath Ravivaddhana Monipong

“The Royal House of Cambodia” is the last book written by His Excellency Julio A. Jeldres, in which three pages are dedicated to the biography of His Highness Prince Sisowath Ravivaddhana Monipong.

The book was officially launched on 20th December 2017 at the Royal Palace in Phnom Penh.

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Wedding of His Highness Prince Sisowath Samyl Monipong and of Her Highness Princess Norodom Daravadey, 8th January 1967, Royal Palace, Phnom Penh

This article was published in “Kambuja” of February 1967.

Many thanks to His Excellency Julio Jeldres who sent me this precious archive from his own collection.

 

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His Royal Highness Prince Samdech Krom Preah Reacheameatola Vongsa Phimouk Chea Barom Reach Noussarak Sisowath Monireth pouring the pure flower of the arec as a symbol of fidelity.

 

Portrait: Le Prince Sisowath Ravivaddhana Monipong

Article de Monsieur Christophe Vachaudez paru dans le numéro de Mai 2017 du magazine belge “L’Eventail”

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Article de Christophe Gargiulo publié sur Cambodge Mag le 21 janvier 2016

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http://cambodgemag.blogspot.it/2016/01/prince-ravivaddhana-monipong-sisowath.html

Prince Ravivaddhana Monipong Sisowath : De la vie et des nuances
jeudi, janvier 21, 2016

Le Prince Ravivaddhana Monipong Sisowath fait partie de ces gens qu’on pourrait interviewer pendant de longues heures sans s’ennuyer une seconde, un peu comme un livre d’histoires qui ne veut pas se refermer tant chaque époque marquante de sa vie est contée avec une précision et un nombre incroyable d’anecdotes et de détails. L’homme est élégant dans tout les sens du terme, dans son apparence, soignée, dans son élocution, fluide et précise, dans sa connaissance, incroyablement étendue tant dans l’histoire du Cambodge que dans celle des arts en général. Khmer par sa naissance et son éducation, Français par filiation (grand-mère) et Romain de cœur, le prince se définit ainsi comme un personnage de contradictions, un concept qui lui plait car, dit-il, la contradiction et les nuances fontt la richesse d’un personnage …

Né en 1970 au Cambodge, le jeune prince ne grandira pas sur sa terre natale et, ce fut probablement une chance au regard des années noires qui endeuilleront le royaume avec la guerre civile et l’avènement des Khmers Rouges un peu plus tard. C’est une blessure de son père, Le prince Neak Ang Mechas Sisowath Samyl Monipong, alors officier de l’armée royale qui va provoquer le départ de la famille vers Paris en 1972. Nommé ensuite attaché militaire à Paris après sa guérison, le Prince Sisowath Samyl Monipong installe définitivement sa famille dans la capitale française. De ces jeunes années françaises, Ravivaddhana garde le souvenir de deux univers qui ne se croisent pas : le Cambodge et la France. Le Cambodge, raconte-t-il, commence dans sa maison, posée comme un précieux et délicat fragment de royaume que sa mère, la princesse Neak Ang Mechas Norodom Daravadey, préserve, chérit et dont elle transmet l’histoire et la culture à son fils alors sous la tutelle d’une gouvernante chinoise, bien occupée avec un enfant incroyablement éveillé et curieux de savoir. De ce Cambodge qu’elle ne souhaitait peut-être pas quitter, la princesse Norodom Daravadey veut lui en inculquer le meilleur : le jeune Ravivaddhana apprendra ses prières en Pali, se familiarisera avec l’écriture khmère, et bien sûr avec l’histoire, les coutumes et traditions de son pays de naissance. De cette époque, le prince raconte : ‘’Ma mère tenait précieusement à mon éducation cambodgienne, c’était un souhait fort, mais, paradoxalement, alors qu’avançait la destinée tragique du pays, j’ai aussi vécu les traumatismes de ma mère et, quelque part, le Cambodge me manquait profondément car je le vivais intensément sans y vivre physiquement’’.

A l’extérieur de la maison, à cette époque, commença plus tard une autre histoire, plus française, celle d’un jeune prince exilé qui, fort de l’érudition précoce initiée par ses parents, abordera ses études comme un loisir utile. Et dehors de la maison, raconte-t-il avec un petit sourire, c’était une sorte de jeu, je m’amusais, avec ma sœur, princesse Sisowath Ubbolvadey Monipong, à être aussi intelligent et brillant que possible à l’école, d’être un bon élève et de réussir mes études. Ravivaddhana fera hypokhâgne et khâgne et s’orientera ensuite vers un Masters d’anglais qu’il réussira sans grande difficulté. Mais la maîtrise des langues ne lui suffit pas, il passera aussi quelques modules d’ethnologie, devenant au passage l’un des étudiants de Charles Meyer l’auteur du livre ‘’Derrière le sourire khmer’’ (1971). Mais, pour des raisons familiales, le jeune étudiant va, plus tard, embrasser une carrière commerciale au sein de plusieurs grands groupes comme IBM et Accor, carrière commerciale mais ponctuée ensuite de consultances pour les médias, les institutions, de grands organismes caritatifs, C’est en 1997, au cours d’un voyage professionnel qu’il découvre Rome et l’Italie et en tombe totalement amoureux, ressentant quelque part de subtiles similitudes avec la culture cambodgienne…Cela peut sembler quelque peu insolite, explique le prince, mais il y a de nombreux dénominateurs communs entre ces deux pays. Il y a bien sur la beauté, l’art, le climat, le coté chaleureux mais, ce qui m’a frappé, c’est cette même relativité concernant la notion de vérité et les nuances de liberté, de souplesse et de cohérence qui entourent cette notion. En clair, la vérité n’est pas toujours le meilleur argument, elle est parfois malléable et jamais absolue. Et, de retrouver une même approche chez ces deux peuples est un détail intéressant.

De ces années romaines durant lesquelles Ravivaddhana fait le plein d’émotions artistiques et littéraires, et se passionne pour l’opéra, il ne perd pas contact avec le Cambodge : ‘’ De par mes fonctions, j’ai accueilli plusieurs fois le Ballet Royal à Rome, je recevais beaucoup de visites amicales et familiales. Mais il m’a fallu du temps pour envisager de revenir, je ne me sentais pas prêt durant les années 1990, et je ne souhaitais pas revenir au Cambodge comme un touriste, il fallait, à mon sens, que mon retour soit une démarche constructive et surtout utile’’. Je ne me sentais pas non plus capable de franchir le pas comme l’a courageusement fait mon cousin le prince Tesso Sisowath, c’est-à-dire revenir vivre complètement vivre et travailler au pays avec toutes les difficultés que cela suggère, difficultés d’adaptation pour ceux qui sont partis depuis très longtemps, nostalgie de la deuxième patrie qui peut nous ronger ou parfois la mémoire de ceux qui sont disparus. Quant à sa perception du génocide, elle diffère quelque peu du sentiment généralement ressenti par la diaspora khmère profondément meurtrie et horrifiée de cet épisode traumatisant de l’histoire du Cambodge : ‘’ J’ai essayé de comprendre, comme beaucoup, la période des Khmers Rouges. A travers une approche puis une étude des structures sociétales khmères et de la colonisation de la péninsule indochinoise, finalement je me suis dit que cela n’était pas une surprise. J’oserais même affirmer que cela était prévisible. Par contre, je voudrais vraiment préciser que je reste horrifié par les massacres d’enfants. Que les adultes se fassent la guerre ou entre-tuent est une chose profondément triste, mais qui correspond malheureusement à un ordre des choses, des événements, des cycles de l’histoire. Mais pour moi, le massacre d’enfants n’est pas acceptable….’’

Ce n’est qu’en Avril 2000 que le prince a donc l’occasion de revenir au Cambodge. Il est alors en mission pour la FAO. Dans l’avion qui le mène vers son pays de naissance, jamais peut-être le prince n’aura autant ressenti les contradictions de ce qu’il appelle cette génération sacrifiée. Il se rappelle alors des larmes de sa mère liées aux disparus, aux familles séparées, aux tristes nouvelles qui se succédaient ces matins de 1975 alors qu’un rideau de noir et de rouge se fermait sur un royaume autrefois de lumières. Cambodge je te hais pour mes souffrances, Cambodge, je t’aime pour ta beauté que me contait ma chère mère, se disait Ravivaddhana alors que l’avion se posait sur le tarmac de Pochentong. ‘’…Effectivement, c’était très émouvant, j’ai beaucoup pleuré en pensant aux disparus…’’. En arrivant, je suis allé voir la maison de mon grand-père à Phnom Penh, qui existe toujours mais qui a bien changé…puis je suis tout de suite parti pour la campagne cambodgienne dans le cadre de ma mission avec la FAO. Mon contact avec les gens de Takéo a été rude, franc, difficile et finalement sincère, c’est ce type de contact que j’aime au Cambodge. Depuis, je reviens régulièrement, sous des pressions amicales bien sûr, pour des raisons professionnelles ou protocolaires également ; mais chaque voyage est l’occasion de nouvelles rencontres et de découvertes, donc c’est enrichissant. Si je devais me remémorer un instant fort depuis que je reviens au Cambodge, ce serait sans conteste le couronnement de sa majesté Norodom Sihamoni. Ce fut intense, un grand moment historique, j’étais placé au même endroit que le fut mon père lors du couronnement de sa tante. Ce fut important pour moi, je me suis senti à ma place, je me suis senti légitime. Il y a eu aussi ces dernières années beaucoup d’autres moments agréables, en particulier avec la princesse Buppha Devi, merveilleuse icône et héroïne du Ballet Royal khmer. Par contre, je ne vais pas au Cambodge en ‘’vacances’’, j’ai mon jardin secret en Grèce pour mes vacances.

‘’…Vous me le faites remarquer, oui j’aime la vie et les bonnes choses de la vie…explique le prince, je ne me définirais pas comme un épicurien, plutôt comme un hédoniste. J’ai eu la chance, hors le contexte des conditions de l’exil et de la tristesse liées au sort de mon pays durant mes jeunes années, d’avoir été merveilleusement entouré, par des gens qui m’ont inculqué l’amour du beau, du bon et de l’élégance. J’avais un grand-père très au fait des arts de la table et j’y ai pris goût, tout comme j’adorais les plats khmers que me préparait ma mère. Enfant, j’ai pris quelques cours de musique mais, au-delà de ces détails autobiographiques, je crois que le fait d’avoir été entouré par des gens raffinés, tant au sein de ma famille que dans mes relations amicales et même professionnelles, a largement contribué à mon attirance pour les arts et les plaisirs de la vie. Pour conclure, et cela est très personnel, je pense tout simplement que la vie est un cadeau merveilleux et qu’elle vaut la peine d’être vécue. Quant à mes loisirs, ils sont à mon image, j’adore l’opéra et, c’est une passion très occidentale, tout comme je suis passionné par l’astrologie, un art tout asiatique…”

Nginn Karet Foundation For Cambodia – Sacred Dancers of Angkor

On Sunday 16th March, my Darling Auntie, Lok Chumtiev Ravynn Karet Coxen organised a very touching ceremony to honour the memory of my late Mother, Her Highness Princess Norodom Daravadey, at her Foundation near the temple of Banteay Srei. Together with Marquis Vincenzo Grisostomi Travaglini and our dear Friend, Massimiliano Turci, we attended with great emotion the ceremony. Massimiliano has finished today to edit this splendid short movie, remembering that very special moment….

Commento del Marchese Vincenzo Grisostomi Travaglini sull’Albero Genealogico della Famiglia Reale Khmer, elaborato dal Dott. Sou Amara

Genealogia Khmer

“Trovo interessante questo albero genealogico della Famiglia Reale Khmer a partire dalla fine del sec. XVIII ai giorni nostri dove sono messi in rilievo, per maggior comprensibilità, solo i casati principali scaturiti dalla divisione in due rami voluta dai francesi. Se questa sintesi risulta incompleta, permette però una maggiore chiarezza tra i mille meandri dell’antichissima Casa Reale Khmer. Vi sono degli errori ed omissioni, come aver chiamato Monopong il figlio di Re Monivong, nonno di Ravi, che si chiamava Monipong, branca di cui Ravi è l’ultimo discendente diretto. Sarebbe stato, inoltre, interessante, sottolineare l’equilibrio tra i due rami tramite matrimonio, così come Re Sisowath Monivong sposa la Principessa Norodom Kanviman, nipote dello Zio Re Norodom e di Re Suramarit Norodom, padre di Re Norodom Sihanouk che sposa la Principessa Sisowath Kossamak, nipote di Re Sisowath e figlia di Re Monivong. Inoltre, in questa scheda, i nomi di Suramarit e della sposa Kossamak non sono evidenziati quali Monarchi, erroneamente, essendo succeduti a loro figlio Sihanouk, dopo la sua abdicazione, avendo scelto nel Regno di Cambogia di occupare un ruolo politico a scapito di quello monarchico (Sihanouk ritornerà ad essere Re dopo la “Restaurazione”). La Regina Kossamak è inoltre “madre adottiva” del Principe Samyl Monipong (padre di Ravi). Questo atto fu compiuto per dare un posto a corte di maggior prestigio al nipote Samyl Monipong Sisowath, nato in Francia, affinché nessuno potesse contestargli in Cambogia il rango a cui aveva diritto. Sempre nella stessa ottica di alleanze, da questo pur interessante schema, non risulta il ripetersi della stessa procedura di alleanze matrimoniali, mancando i dovuti riferimenti nei due principali rami Sisowath con i Norodom: tra il Principe Sisowath Essaro e la moglie la Principessa Norodom Wathanary (genitori del Principe Tesso) e tra il Principe Sisowath Samyl Monipong e la Principessa Norodom Daravadey (genitori di Ravivaddhana Monipong – Ravi), alleanze fondamentali per stabilire il rango della discendenza. Altre piccole imprecisioni, ad esempio il Principe Monipong sposa “Andrée Lambert” (da cui il Principe Samyl Monipong) in prime e non in seconde nozze.”

Vincenzo Grisostomi Travaglini

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Sua Maestà la Regina Sisowath Kossamak dando l’Acqua Lustrale a suo nipote, il Principe Sisowath Samyl Monipong e la sua sposa, Principessa Norodom Daravadey, nella Sala del Trono del Palazzo Reale di Phnom Penh in occasione della celebrazione del loro matrimonio Domenica 8 Gennaio 1967. (Foto: Ministero dell’Informazione, Regno della Cambogia, Gennaio 1967)